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La restructuration du collège de Guinette : la communication bienveillante est le fil rouge d’un chantier en site occupé

Publié le : 26 mai 2021

C’est une aventure suffisamment belle pour mériter d’être contée, dans un milieu peu coutumier de ce genre d’expérience. Celle de la restructuration lourde et de l’extension du collège de Guinette à Étampes, dans l’Essonne, toujours occupé par les élèves et le personnel. Le traitement préalable de l’amiante et l’arrêt du chantier pour cause de crise sanitaire n’ont pas été les moindres des complications. Ce chantier ambitieux a été mené sans faute et réalisé grâce à un parti-pris technique audacieux et à une participation louable de tous les acteurs au projet.

Histoire d’une restructuration en site occupé devenue exemplaire.

 

La maîtrise d’œuvre s’est appuyée sur trois conditions de succès

 

A l’issue de l’appel d’offres lancé par le Département de l’Essonne, le cabinet Alu Architectes et ses cotraitants ont été retenus en qualité de maître d’œuvre car ils bénéficiaient d’une expérience réussie sur ce type de chantier complexe et avaient axé leur proposition sur trois points forts :

 

  • Une phase de conception rigoureuse qui tirait les leçons du passé. Grâce à des études très poussées, il s’agissait d’anticiper au maximum les découvertes inopportunes qui pourraient survenir en cours de chantier. Les usagers ont été consultés et ont participé à toutes les phases de la conception. Ce projet est ainsi devenu le leur.

 

  • Au-delà des contraintes du désamiantage en site occupé, l’appel, pour l’extension, aux techniques de charpente en bois et de murs en ossature bois afin de mener un chantier rapide, propre et à faible empreinte écologique.

 

  • Enfin, et surtout, un accent particulier mis sur l’aspect participatif du chantier avec les usagers, pour sensibiliser aux enjeux, expliquer le déroulement, rassurer sur les risques éventuels grâce au plan de prévention, les accompagner au long des inévitables déménagements, prendre en compte leurs remarques et leur permettre de s’approprier les nouveaux locaux rénovés en changeant leurs usages habituels.

 

Déjà complexe à l’origine pour tenir les plannings tout en limitant les nuisances pendant la tenue des cours, le chantier a naturellement été impacté par le contexte sanitaire et la mise en œuvre du premier confinement. Malgré l’arrêt d’activité, la bienveillance entretenue entre tous les acteurs, grâce au climat d’échange instauré avec la prise en compte de l’aspect participatif mis en l’œuvre dès l’origine, a permis de s’adapter aux contraintes et de tenir les objectifs.

 

 

La restructuration s’imposait à travers plusieurs thématiques 

  • La rénovation du bâtiment d’une cinquantaine d’années, sa mise aux normes et sa rénovation thermique ;
  • Le désamiantage des bâtiments existants ;
  • La création d’une extension incluant une surface modulable en rez-de-chaussée, afin de le transformer en salles banalisées ou de réunion pour permettre l’évolutivité de l’ensemble de l’extension ;
  • La mise en accessibilité aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite) ;
  • L’adaptation aux niveaux de terrain pour agrandir le préau existant et offrir un nouvel usage aux élèves, grâce à des gradins.

 

Dès la phase de conception et les esquisses du projet, il fallait anticiper sur les mauvaises surprises découvertes en cours de chantier, susceptibles de dégrader le budget initial. Sur ce type de chantier, le curseur est délicat à situer entre le respect du planning des opérations et le maintien de l’équilibre financier. La mise en œuvre de nombreux sondages en phase de diagnostic a permis d’éviter la plupart des désagréments.

 

Sur un chantier aussi ambitieux, la maîtrise était déterminante

 

La moitié de l’établissement a été déménagée dans des bâtiments provisoires pour permettre le phasage des travaux. Pour les autres usagers restés dans l’établissement, il s’agissait de :

 

  •  Désamianter en toute sécurité : un défi majeur en site occupé

Les enfants ont été sécurisés dans un cocon. Des cloisons neuves ont été créées pour neutraliser les zones occupées. Des volumes polyanés ont été posés dans les salles nettoyées, elles-mêmes équipées d’extracteurs de pression atmosphérique pour conserver les poussières en suspension à l’intérieur. Des capteurs d’alerte ont été installés pour avertir l’opérateur en cas de dépressurisation. L’amiante récupérée était stockée sur site, empaquetée en bigbags polyanés, puis évacuée vers une déchetterie spécialisée, en dehors des heures de présence des collégiens et du personnel pour éviter l’interférence des flux public/chantier.

 

  •  Travailler sans nuisance de bruit : une gageure pour les usagers, accomplie sans problème

Les bruits ambiants du chantier ont été limités au maximum. Et les bruits solidiens de perceuses et marteaux-piqueurs ont été planifiés dans la mesure du possible hors la présence du public. Il a fallu faire de la dentelle pour programmer au plus près le planning des différentes étapes des travaux, notamment les mercredis après-midi, voire les samedis.

 

  •  Respecter des délais optimum de construction : un challenge réussi

Le recours à la construction bois (une charpente bois, des murs en ossature bois, une isolation de laine minérale renforcée, habillée d’un bardage métallique extérieur) a été privilégié, essentiellement pour 3 raisons :

  • La préfabrication en usine de la structure a permis d’élever le bâtiment d’extension en une semaine à peine
  • Qualifié de « sec », le chantier a minimisé les nuisances lors de sa tenue, sans sable, ciment, eau, ferraillage et coffrages. Il a de plus généré très peu de déchets et limité l’empreinte environnementale des travaux.
  • Enfin à la demande de la direction et des encadrants de la « section d’enseignement général et professionnel adapté », les collégiens ont été invités à participer au montage spectaculaire de construction des bâtiments, sous les explications de l’entreprise de construction. De quoi faire naître des vocations ultérieures ?

 

La communication bienveillante a été au cœur du projet

 

Chacun considère un chantier de rénovation et d’extension au travers de son propre prisme, issu des problématiques spécifiques de son métier. Pour faire aboutir le projet malgré les contraintes sévères de mise en œuvre, Il s’agissait de résoudre une équation complexe :

  •  Faire accepter par les entreprises les contraintes de ce challenge en termes de planning, de limitation des nuisances et de respect de l’enveloppe budgétaire prévue malgré les aléas du chantier
  •  Faire entrer les nouveaux usages au cœur de la conception du projet pour le faire aboutir et susciter l’adhésion de ses occupants.

Parallèlement aux réunions de chantiers, nous avons donc animé des comités techniques réunissant tous les partenaires à l’occasion de conseils d’administration extraordinaires. Tout au long du déroulement des travaux, il fallait instaurer un climat d’échange et de communication, tant avec les services du maître d’ouvrage et les entreprises retenues qu’avec les différents usagers : direction du collège, personnel enseignant, encadrant et d’entretien, jusqu’aux représentants des parents d’élèves et des collégiens eux-mêmes, tous chargés de dispatcher à leur tour les informations auprès de leurs communautés respectives.

 

La bienveillance de tous y a contribué.

  • Dans un premier temps, dès la notification aux entreprises consultées et retenues, ceci a permis d’amortir l’angoisse des usagers face à l’installation du chantier avec ses engins et ses matériels tels que nacelles ou toupies, et au déménagement dans des bâtiments provisoires.
  • Dès la phase de réception des travaux de la première aile, le déménagement avait été planifié pour réintégrer les locaux rénovés. Programmé habituellement  pendant les congés scolaires, il a été impacté par l’interruption du chantier lors de la crise sanitaire. Les échanges permanents entre tous les acteurs ont permis d’optimiser déménagement, emménagement, travaux de finition et livraison du mobilier, malgré un timing extrêmement tendu.
  • Enfin, la sensibilisation à la phase de réinvestissement des locaux, à l’appropriation de nouveaux volumes et à l’évolution des usages a permis de lisser cette période toujours un peu traumatisante.

 

Ainsi grâce au parti-pris participatif de tous les acteurs du projet, ce chantier complexe de rénovation en site occupé est mené à bien dans les meilleures conditions. Merci à tous les acteurs qui restent mobilisés pour démarrer la seconde tranche.

 

Maitrise d’ouvrage : Conseil Départemental de l’Essonne

 

Maitrise d’œuvre :

Architecte mandataire – ALU

BE amiante – Bellegarde ing.

BE fluides – Ebatec

BE structure – Cetis

Bureau de contrôle –  Qualiconsult

 

CSPS – CCRBTP

CSSI – LODEVA Conseil

Maitrise d’usage : Collège de Guinette à Etampes

Entreprises :

Désamiantage, Curage – SNADEC

Clos couvert – VERDOIA

Aménagements intérieurs – SORBAT 77

Chauffage, ventilation, plomberie – LGC

Electricité, Cfo-Cfa – EXA ECS

 

Vos qualités humaines qui se sont manifestées du fait de ces échanges permanents ont permis de surmonter les nombreuses occasions de frictions qui auraient pu se manifester dans ces conditions extrêmes et nous ont renforcés pour préparer la suite.

 

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